En 2014, le glacier Okjökull s’éteint à cause des dérèglements climatiques. Il s’agit du premier glacier islandais à disparaître. Cette disparition marque un point de basculement (Tipping Point), puisqu’on estime que les glaciers situés dans nos lattitudes devraient perdre 80% de leur masse glacière d’ici 2100. Deux milliards de personnes seront directement impactées par la disparition de ces glaciers.
L’installation Tippint Point est un hommage sensible et poétique à ces glaciers mourrants. Il met en scène la naissance d’un glacier artificiel sous perfusion (ou respirateur artificiel ?) qui grossira le temps de l’exposition, alimenté par un goutte à goutte. Le dispositif invite le regardeur à assister à la naissance de ce glacier artificiel inspiré par les “stupas de glace” destiné à lutter contre les pénuries d’eau lors des sécheresses estivales qui fleurissent dans le Ladakh sous l’impulsion de l’ingénieur Sonam Wangchuk.
Expérience de laboratoire, tentative de réparation du climat, ironique objet de collection, l’installation nous confronte aux temps et aux échelles ; il y a 10000 ans, la stabilisation de notre cryosphère coïncide avec les premières traces laissées par l’homme en Mésopotamie alors que les premiers glaciers disparaissent en l’espace de 70 ans sous la pression de l’activité humaine.
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Barthélemy Antoine-Lœff est un plasticien français dont les créations d’œuvres d’art optique et numériques, parfois interactives, souvent immersives, expriment des univers oniriques traversés par une relation contemplative et écologique de la nature et des éléments. L’artiste réalise des espaces de partage de son ressenti face aux « forces » du monde : onirisme, énergies, matières, technologies. Se refusant à se placer dans le champ du sublime kantien, il se positionne à l’endroit de l’émerveillement et l’engouement enfantin, comme pour revendiquer la part du rêve que nous développons enfant. En 2016, son installation “ljós” est nominée pour le Prix Cube de la Jeune Création International en Art Numérique. En 2017, il présente sa première monographie sous le titre d’«inlandsis» (calotte polaire) au Centre Culturel de la Ville de Gentilly. Barthélemy Antoine-Loeff vit et travaille à Paris. Ses travaux sont exposés et présentés dans de multiples festivals et lieux en France et à l’étranger.
Installation créée avec le soutien du Maif Social Club et l’aide précieuse de ZINC, Mod’Verre et Réso-nance Numérique.