Installation performative
CHRONIQUES CRÉATIONS
Module du GMEM
Friche la Belle de Mai
ven. 17 janv. 2025
Séance : 18h, 19h30, 21h
Durée : 40 min.
Jauge limitée
Tarif plein : 8€
Tarif réduit : 6€
Durée : 40 min
Another Deep est une performance audiovisuelle en direct de Sébastien Robert et Mark IJzerman qui explore l’exploitation minière imminente en eaux profondes dans la région du Svalbard (Norvège) et ses implications inhérentes sur notre environnement, la géopolitique et les écosystèmes indigènes. Le projet vise à faciliter une discussion plus informée et nuancée sur un processus caché qui est à l’abri des regards mais dont l’impact total n’est pas encore clair, tout en soulignant le contraste frappant et les tensions inhérentes à la région, en réfléchissant au changement climatique, à l’industrialisation et à l’exploitation des ressources. Another Deep a débuté pendant le programme de résidence Arctic Circle, où Sébastien Robert et Mark IJzerman ont collecté une série de documents audio et visuels.
Sur le plan sonore, les deux artistes ont recueilli des enregistrements d’êtres autres qu’humains, tels que des cétacés (bélugas, petits rorquals, cachalots), ainsi que des glaciers en train de fondre (sous l’eau, sur l’eau et au-dessus de l’eau) à l’aide d’hydrophones et de microphones ultrasensibles dédiés à cet effet. Sous l’eau, ils ont recueilli des images d’un fond océanique étonnamment riche jusqu’à -100 m à l’aide d’un drone combiné à un microscope numérique. Ces images montrent des êtres autres qu’humains invisibles à l’œil nu, des écosystèmes de forêts de varech et des cavités intrigantes. Sur terre, ils ont utilisé des photographies analogiques de format moyen et des scans LIDAR 3D pour capturer différentes textures (formations rocheuses, glaciers, os de baleine) et des sites miniers abandonnés.
Grâce à des recherches approfondies consacrées à la collecte de matériel audiovisuel, la performance A/V offre une vue distinctive des textures, des entités et des éléments de la région du Svalbard. En utilisant la composition audiovisuelle, elle cherche à traduire un avenir ambigu et incertain en un présent concret et troublant. Cette approche invite le public à réfléchir aux répercussions des activités anthropogéniques qui passent souvent inaperçues.
Mark IJzerman est un artiste interdisciplinaire qui explore les processus planétaires tels que l’érosion de la biodiversité et le réchauffement des eaux d’un point de vue plus qu’humain. Travaillant à l’intersection de l’écologie et des arts médiatiques, IJzerman utilise les technologies numériques pour créer des processus qui ont leur propre agence pour réaliser des œuvres créant une intimité entre nous et l’autre que l’humain. Son travail s’appuie toujours sur des recherches sur le terrain et sur la collaboration avec d’autres professionnels. Il a été le lauréat 2022 de la résidence S+T+ARTS4Water “Biodiversité dans le port de Rotterdam” organisée par V2_. Il a présenté ses œuvres audiovisuelles dans divers festivals d’art médiatique en Europe (Rewire Festival, Meakusma, Transmediale/CTM Vorspiel, Le Guess Who ?, FIBER Festival, Mapping Festival) et a récemment exposé ses œuvres à MU à Eindhoven, au Art Center Nabi à Séoul, à V2_ à Rotterdam, à De Lakenhal à Leiden et à bord de la Station spatiale internationale. IJzerman est tuteur à l’Ecology Futures MA au Master Institute of Visual Cultures à Den Bosch, où, avec ses étudiants, il étudie comment les technologies sensorielles peuvent être utilisées pour faire face à l’urgence climatique par le biais de projets expérimentaux. Il fait partie du collectif de nouveaux médias Zesbaans et dirige le blog d’art sonore Everyday Listening.
Sébastien Robert (1993. Nantes, FR) est un artiste et chercheur interdisciplinaire qui développe une pratique à l’intersection des arts visuels et sonores, de la technologie, de la science et de l’ethnographie. La plupart de ses projets s’articulent autour d’un cycle de recherche, You’re no Bird of Paradise, à travers lequel il explore les rituels et cosmologies sonores indigènes en voie de disparition. Au-delà de la simple documentation, et non d’un ambitieux projet d’archivage ethnographique, il cherche à traduire ces ressources immatérielles en œuvres d’art tangibles et durables, composées de matériaux qui font écho aux traditions des communautés rencontrées et aux spécificités géographiques des territoires explorés. A travers son travail et ses recherches, Sébastien cherche à créer un dialogue artistique engagé et en expansion entre les perspectives non-occidentales et les nouvelles technologies, tout en questionnant notre perception de notre environnement et en soulignant la diversité épistémologique de notre monde. Sébastien a récemment exposé son travail à Scopitone (Nantes, FR), Light Art Museum (Budapest, HU) et FIBER (Amsterdam, FR) et s’est produit dans divers festivals de renommée internationale tels que Rewire (La Haye, NL), Organik (Hualien, TW) et Mirage (Lyon, FR). Sébastien est diplômé avec mention du Master ArtScience entre la KABK – Royal Academy of Art et la KC – Royal Conservatory of The Hague en 2020, où il vit et travaille actuellement.
Performance A/V de Sébastien Robert et Mark IJzerman – Co-produit par BEK – Bergen Centre for Electronic Arts), V2_, Lab for the Unstable Media, Chroniques, Biennale des Imaginaires Numériques, le GMEM – Centre national de création musicale, Multiplica / Rotondes – Dans le cadre de la Plateforme CHRONIQUES CREATIONS, soutenue par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région Sud Provence- Alpes-Côte d’Azur et la ville de Marseille – Avec le soutien financier de Mondriaan Fund, Stroom Den Haag, French Institute Norway et Culture Moves Europe – Avec l’aide technique de Michelle Barker (drone sous-marin), Diane Willow (microscopie), le Musée EYE, la Bibliothèque nationale de Norvège et l’Université d’Edimbourg (archives) – Initié pendant la résidence Arctic Circle (Svalbard, NO)