Gino de Dominicis fait un constat : si l’Homme sait nager alors que ce n’est pas un poisson, il n’y a pas de raison, qu’avec le temps, il ne réussisse pas aussi à voler.
L’artiste explique qu’il répète l’exercice de la vidéo depuis trois ans, et il semble accepter le fait de ne jamais atteindre son objectif. Mais s’il arrive à persuader un de ses fils de continuer l’entraînement, qui arrive à persuader à son tour son fils, et ainsi de suite, peut-être qu’un de ses descendants découvrira un jour qu’il peut voler. Cette tentative de vol se questionne aussi sur l’animalité de l’humain, qui subit comme les autres animaux les lois de l’évolution naturelle. Pourtant, grâce à son art, Gino de Dominicis gagnera peut-être son combat contre le temps et apprendra à voler. Il réalisera ce désir farfelu dont tant d’autres ont rêvé. Que ce soit une envie de fuite ou une soif de légèreté, cette exaltation liée au vol révèle la part utopique des êtres, récit universel s’il en est.
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Gino de Dominicis (1947-1998) fut l’un des artistes d’après-guerre les plus mystérieux et vénérés d’Italie. Ses thèmes principaux incluent l’espace, l’immortalité et la nature cachée des choses et de la matière, bien que son travail reste résolument énigmatique. Gravitant autour des mouvements Arte Povera et Transavanguardia, il préfère s’en éloigner et rester un artiste solitaire, farouchement indépendant.
Stedelijk Museum Amsterdam, Amsterdam.