“Serapis” est une série de dessins sur toile inspirés par une visite à la collection de plaques de verre de Harvard : en regardant les plaques photographiques du ciel nocturne prises à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’artiste s’est intéressée davantage aux plaques classées comme trop endommagées pour être utiles. Si les données ne sont plus lisibles, ces objets témoignent néanmoins d’une histoire de la recherche. L’œuvre évoque la disparition des données et des souvenirs irrécupérables tout au long de notre histoire.
Dans cette œuvre, Bouvier trace les formes persistantes du mal et de la perte à l’encre pigmentée sur des voiles de gesso et de gouache sur une toile brute. Suspendues à des supports en acier, les toiles prennent une qualité translucide, permettant à de nouvelles ombres d’émerger sur leur face arrière, tandis que le long des bords, des panneaux de gesso ont été utilisés pour éponger l’excès d’encre de ses stylos.
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La pratique artistique d’Amélie Bouvier s’appuie sur des recherches historiques dans le domaine de l’astronomie pour interroger les questions liées à la mémoire culturelle et au patrimoine collectif. Les astronomes en particulier, et les scientifiques en général, ne se contentent pas d’expliquer le monde. Pour Amélie Bouvier, l’imagerie scientifique est un prolongement de la connaissance qui révèle des cadres idéologiques et éthiques, lesquels risquent d’occulter des aspects de la réalité qu’ils visent à représenter. Elle s’intéresse particulièrement au ciel et aux étoiles en tant que paysage qui expose les contradictions sociopolitiques actuelles et les lacunes en matière de connaissances. Bien que son travail soit basé sur des faits, des données et des images historiques, elle les mélange constamment avec des images spéculatives, adaptant des outils et des techniques pour présenter des potentialités alternatives.
Courtesy Amélie Bouvier et Harlan Levey Projects