Cette installation met en scène une chandelle allumée qui, sous une cloche de verre, trône au centre d’un laboratoire conçu pour que le feu subsiste. Dans une atmosphère contrôlée, limitant l’oxygène que consomme la flamme pour brûler, l’artiste prolonge artificiellement la vie utile de l’objet.
Ainsi, Vanitas Machine traduit le désir d’une vie éternelle et se veut une allégorie des efforts qu’on investit afin de prolonger de l’existence. Or, la mort est-elle inévitable? Ici, Verena Friedrich rappelle l’une des premières théories du ralentissement du vieillissement : le rate-of-living. Celle-ci prétend que plus le métabolisme d’un organisme est rapide, plus sa durée de vie est courte. En le ralentissant au maximum, il serait donc possible de repousser la mort.
Dans cette représentation procédant par analogie, la chandelle et la cloche de verre renvoient aux symboles récurrents des vanités, qui évoquent la mort, le passage du temps, la vacuité des passions et la futilité des activités humaines. Par l’utilisation de ces codes, l’œuvre dépeint la nature passagère de l’existence et suggère la tension qui la relie avec cette volonté d’être maintenu en vie à tout prix.
Partagez cet événement sur les réseaux sociaux
Les œuvres de l’artiste Verena Friedrich se présentent sous forme d’installations temporelles mariant des moyens organiques, électroniques et sculpturaux dans lesquelles la recherche théorique et les expériences pratiques constituent le point de départ. Valorisant les interactions directes avec les scientifiques, elle s’intéresse en outre aux travaux pratiques des laboratoires de science du vivant.
Artiste en résidence à SymbioticA – Centre of Excellence in Biological Arts de l’Université d’Australie-Occidentale et à l’Institut Max-Planck de biologie du vieillissement à Cologne en Allemagne, ses projets ont été présentés internationalement dans le cadre d’expositions, de festivals d’art médiatique et de conférences et ont été récompensés par l’International Media Award en Science et Art du ZKM | Centre d’art et de technologie des médias de Karlsruhe en 2005; une mention spéciale au VIDA 13.2 Art and Artificial Life Awards, une mention d’honneur lors du Prix Ars Electronica 2015, une mention du jury au Japan Media Arts Festival 2015 et le prix Transitio_MX en 2017.
Ces dernières années elle enseigne à l’University of Art and Design Offenbach et à l’université Bauhaus de Weiwar, toutes deux situées en Allemagne. Parallèlement, elle mène avec deux collègues le projet exMedia Lab à l’Academy of Media Arts de Cologne où elle met l’accent sur les technologies fait maison, l’art écologique et le bio-art.
Réalisation technique en collaboration avec Lab3, Laboratory for Experimental Computer Science, KHM.
Soutien de l’Academy of Media Arts Cologne.