Présenté dans la salle n°2 de la Fondation Vasarely, le miroir d’eau de KYIL KHOR et ses ondulations cinétiques réfléchissent les compositions verticales de Victor Vasarely.
Ce nouveau projet de Félicie d’Estienne d’Orves, lauréate du Prix international de la Fondation Vasarely pour les Arts Numériques en 2018, est issu d’une collaboration avec le GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds) de Caen. L’oeuvre rend hommage à la série “Ondulatoires” de Victor Vasarely, réalisée dans les années 50 et aux recherches du plasticien sur la dualité onde-corpuscule de la matière.
L’artiste explore la frontière entre la physique contemporaine de l’atome et la philosophie ancestrale du bouddhisme tibétain. L’oeuvre KYIL KHOR, littéralement centre ou cercle en tibétain, s’inspire du motif du mandala. Traditionnellement réalisé en sable coloré par les moines bouddhistes, ce diagramme cosmique exprime une idée d’impermanence du réel et symbolise une structure concentrique de l’univers.
L’œuvre musicale Kailasha1 de la pionnière de la musique expérimentale Éliane Radigue qui accompagne la sculpture se réfère au pèlerinage mental de la compositrice autour du Mont Kailash, montagne sacrée du Tibet.
Le miroir d’eau de KYIL KHOR déforme et renouvelle le regard sur l’espace environnant. À l’échelle quantique, une particule n’a pas de position bien définie et se décrit par un ensemble de probabilités ou fonction d’onde. De même que l’atome avec différents niveaux d’énergie change de forme, ici la matière du plan d’eau déploie le potentiel de ses interférences ondulatoires en chaos ordonné2.
1 Issu de la Trilogie de la Mort [1998], “Kyema”, “Kailasha”, et “Koumé”
2 D’après le maître bouddhiste Chögyam Trungpa, «Mandala Un chaos ordonné», Point 2011
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Née à Athènes en 1979, Félicie d’Estienne d’Orves vit et travaille à Paris.
Artiste plasticienne dont le matériau est la lumière, ses installations et performances font appel à une connaissance phénoménologique du réel et interrogent le conditionnement de notre regard. Dans son travail, la lumière est à la fois l’outil et le sujet. Elle s’intéresse à la définition des limites de l’espace, physique et cosmologique, par la lumière et sa vitesse.
Son travail a été présenté au Centre Pompidou – Nuit Blanche – Le Centquatre 104 (Paris) – Le Fresnoy Scène Nationale (Tourcoing) – La Friche Belle de Mai (Marseille) – Cheminée EDF (Le Havre) – Abbaye de Maubuisson (Saint-Ouen-l’Aumône) – Watermans Arts Center (Londres) – New Art Space / Sonic Acts (Amsterdam) – TBA Teatro do Bairro Alto (Lisbonne) – Ars Electronica (Linz) – Elektra Festival (Montréal) – Day For Night (Houston) – OCAT (Shanghai) – Aram Art Museum (Goyang /Corée)…
Éliane Radigue compose de la musique électronique depuis les années 1960. Elle est considérée comme une des pionnières majeures de ce genre musical, ainsi que de la musique minimale. Sa musique est un lent flux de sonorités denses subissant d’imperceptibles mutations. Une architecture intemporelle faite de vibrations graves, qui s’adresse moins à l’intellect ou aux tympans, qu’au corps tout entier.
À la fin des années cinquante, elle étudie à Paris les pratiques de la musique concrète avec Pierre Schaeffer et Pierre Henry, dont elle sera aussi l’assistante, notamment pour la réalisation de «L’Apocalypse de Jean ». Durant les années soixante elle commence à composer avec des moyens électroniques primitifs (larsens et bandes magnétiques bouclées asynchrones), mais ne trouvera que peu de reconnaissance pour ses recherches en France. C’est à New York qu’elle trouvera compréhension et émulation, au début des années soixante-dix, en explorant les voies du minimalisme naissant aux côtés de James Tenney, Charlemagne Palestine, Philip Glass, Jon Gibson et Steve Reich.
Elle a depuis composé sur les meilleurs synthétiseurs qui aient existé : Buchla, Moog, système modulaire Serge, puis Arp qui sera son instrument fétiche. Elle collabore dans les années soixante-dix avec Robert Ashley, qui lui prêtera sa voix pour les chants de Milarepa. Elle a composé jusqu’à maintenant une vingtaine d’œuvres. Depuis 2006, elle se consacre à la composition pour instruments acoustiques seuls, dont naldjorlak I, II, III, est l’aboutissement majeur.
Une œuvre de Félicie d’Estienne d’Orves
Musique : Éliane Radigue
Consultants scientifiques : Jean-Charles Thomas, François de Oliveira, Beyhan Bastin, Anthea Fantina (GANIL)
Spatialisation sonore : Lionel Marchetti
Programmation : Sylvain Garnavault, Thomas Pachoud
Modélisation : Sebastien Wierinck Workshop (SWWS)
Fabrication : Atelier Delarasse, collectif Manœuvre
Régie : Thomas Leblanc, Emilie Fouilloux
Producteur délégué : Nicolas Wierinck (Archer & Weaver)
Production : Studio d’Estienne d’Orves, Station Mir / Festival ]interstice[
Création réalisée en coproduction avec CHRONIQUES, Biennale des Imaginaires Numériques, coordonnée par Seconde Nature et Zinc, la Fondation Vasarely et STEREOLUX / SCOPITONE.
Avec le soutien de Normandie Impressionniste, GANIL (National Grand Accelerator of Heavy Ions), la Ville de Caen et la Ville d’Aix-en-Provence.
Avec la participation du DICRéAM (Dispositif pour la Création Artistique Multimédia et Numérique)
Remerciements : Galerie Le Toit du Monde, Interface-Z, Oblique/s, HACNUM, ESAM
A l’occasion de la remise du Prix International de la Fondation Vasarely- Biennale Chroniques 2018, à Félicie d’Estienne d’Orves, la Fondation Vasarely remercie ses partenaires institutionnels : la DRAC-PACA, la Région Sud Provence Alpes-Côte-d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, Aix-Marseille Métropole – Pays d’Aix, la Ville d’Aix-en-Provence ainsi que ses partenaires privés : Gécim, Marker et Hexalab.