L’expérience VR interactive et la plante mutante fondent le socle du projet multimédia Spring Odyssey qui propose un espace entre le réel et le virtuel, une expérience mixte autour de l’invisibilité de la radioactivité.
En collaboration avec des biologistes, les experts de la NASA (National Aeronautics and Space Administration) tentent de découvrir le secret de la résistance à la radioactivité, compétence essentielle pour survivre à une hypothétique colonisation de l’espace ou pour une reconquête du vivant terrestre. Ce secret est potentiellement caché dans un des territoires les plus radioactifs : la « forêt rouge » ukrainienne. Située à moins d’un kilomètre de la centrale de Tchernobyl, elle est devenue, depuis la catastrophe, un observatoire où des réponses sont cherchées, trouvées et fantasmées, un territoire à la fois réel et creuset fictionnel.
L’expérience en VR permet d’y pénétrer, d’interagir avec sa faune, sa flore et la radioactivité qu’elle abrite. Entre fragilité, force et résilience, notre relation à ce monde abîmé s’esquissera à travers la complicité tissée avec une plante mutante réelle et virtuelle afin d’ouvrir une voie possible du « vivre avec ». Il ne s’agit pas de nier la catastrophe écologique, loin de là, mais de repenser le monde à partir de tous les organismes vivants, sources d’enseignement, qui co-existent aujourd’hui, qu’ils soient mutants ou pas, visibles ou non sans hiérarchie.
Présentation du prototype du chapitre 2 de l’expérience VR actuellement en phase de production qui comptera au total 4 chapitres.
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Formée à l’enseignement de l’école Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, de la Central Saint Martins College de Londres, puis de la Tokyo National University of fine arts à Tokyo, Elise Morin est née en 1978. Elle vit et travaille à Paris.
Elle développe une pratique interdisciplinaire ancrée dans la pensée écologique qui interroge notre relation au visible et aux modes de coexistence. Les dispositifs de conception et de production génèrent des collaborations avec des scientifiques, des communautés locales, des ingénieurs, des musiciens, des philosophes. Le choix de lieux et de milieux spécifiques sont des composantes intrinsèques de son travail. Ils permettent d’engager une réflexion sur la relation qu’entretient la création au bien commun, sur le rôle de l’esthétique dans la compréhension d’autres perceptions d’un monde terrestre abîmé.
Son engagement dans la création a été récompensé par l’attribution du prix Solomon R. Guggenheim |USA| the Best of Lab art and sustainability 2012. Elise Morin a notamment exposée en France au Centquatre, au Jeu de Paume, au Grand Palais, au Musée d’art contemporain de la ville de Bucharest, de Moscou et de la ville Tokyo.
Artiste/réalisatrice : Elise Morin
Partenaires scientifiques :
Jacqui SHYKOFF, Chercheure (DR1 CNRS) et Directrice du Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution, Université Paris-Saclay
Tim MOUSSEAU, Professeur de sciences biologiques de la recherche environnementale à Tchernobyl et à Fukushima, University of South Carolina Columbia
Producteurs :
Lucid Realities Studio – Chloé Jarry
Tulipes & Cie Production – Charles Drouin
France Télévisions
Soutiens :
CNC-Dicréam
La Diagonale-Paris-Saclay